En juillet 1916, une série d’attaques de requins a semé la terreur sur la côte est des États-Unis, inspirant plus tard le célèbre film Les Dents de la mer. Ces événements tragiques continuent de hanter l’imaginaire collectif et soulèvent des questions sur le comportement des requins.
Les Attaques de 1916
Le 1er juillet 1916, Charles Vansant, 23 ans, est attaqué par un requin à Beach Haven. Malgré l’intervention rapide d’un maître-nageur, il succombe à ses blessures. Les autorités, soucieuses de ne pas effrayer les touristes, tentent de minimiser l’incident. Cependant, cinq jours plus tard, une autre attaque survient à Spring Lake. Charles Bruder, 27 ans, est mortellement blessé, perdant ses deux jambes. La panique commence à s’installer.
Le 12 juillet, à Matawan, la situation s’aggrave. Trois jeunes garçons sont attaqués alors qu’ils jouent dans une crique. Lester Stillwell est tué, Watson Fisher meurt en tentant de le sauver, et Joseph Dunn, 14 ans, survit de justesse, gravement blessé. Ces événements marquent profondément l’opinion publique.
Inspiration pour Les Dents de la mer
Ces attaques ont inspiré le roman de Peter Benchley, Les Dents de la mer, adapté au cinéma par Steven Spielberg en 1975. L’historienne Rachel Lee Perez a exploré ces faits dans son ouvrage The Real Jaws – The Attacks That Inspired The Movies, révélant les similitudes troublantes entre la réalité et la fiction : nombre de victimes, inaction des autorités et climat de panique.
La Chasse au Requin
À l’époque, une véritable chasse au monstre s’organise. Des filets métalliques sont installés, des primes offertes, et de la dynamite utilisée pour traquer le requin. Le 14 juillet, un grand requin blanc de 2,5 mètres est capturé. Son estomac contient des restes humains, et il est exposé à Broadway, devenant le symbole du requin tueur.
Théorie du Requin Vagabond
Une théorie controversée, celle du requin vagabond, suggère qu’un requin solitaire pourrait développer une attirance pour la chair humaine et attaquer plusieurs fois dans une zone restreinte. Popularisée dans les années 1950 par le chirurgien australien Victor Coppleson, cette hypothèse divise les scientifiques. Des attaques similaires en 2010 à Sharm el-Sheikh ont ravivé le débat.
Perception et Réalité
Malgré la peur persistante du requin comme prédateur méthodique, les statistiques montrent que le risque d’être attaqué est extrêmement faible, estimé à 1 sur 4 millions selon le Florida Museum of Natural History. En revanche, environ 100 millions de requins sont tués chaque année par l’homme, une asymétrie frappante alimentée par la fiction et l’histoire.
En conclusion, les attaques de requins de 1916 ont laissé une empreinte durable sur notre perception des requins. Bien qu’elles aient inspiré des œuvres de fiction marquantes, il est essentiel de distinguer entre mythe et réalité pour mieux comprendre ces créatures fascinantes et souvent mal comprises.