En 2025, le secteur de la grande distribution est confronté à des défis économiques significatifs. Dominique Schelcher, dirigeant de la Coopérative U, offre une analyse approfondie de la situation actuelle du marché et des perspectives futures, apportant des réponses aux préoccupations des consommateurs et des acteurs de la filière agroalimentaire.
Évolution des prix dans la grande distribution
La grande distribution connaît une phase de transition en matière de tarification. Selon Dominique Schelcher, « c’est la fin de l’inflation généralisée, mais ce n’est pas pour autant le début de la déflation généralisée ». Cette observation indique une stabilisation progressive des prix après une période de hausses marquées.
Il anticipe des ajustements tarifaires variés selon les catégories de produits. Par exemple, les prix dans les rayons de la parfumerie, de l’hygiène et des produits à base de blé pourraient diminuer, tandis que ceux du chocolat pourraient augmenter. Ces fluctuations reflètent la complexité des négociations commerciales et l’impact des coûts de production.
Soutien aux producteurs locaux
Face aux difficultés des agriculteurs, la Coopérative U a lancé l’initiative « L’amour est tout près » pour soutenir les petits producteurs en leur offrant des débouchés dans les magasins du groupe. Dominique Schelcher explique : « Il y a plusieurs actions. La première, c’est d’aider les petits agriculteurs en difficulté en ouvrant les portes de tous les magasins participants pour les aider à écouler leur production. »
Cette démarche inclut également la gestion des surplus agricoles, avec un accent sur des communications efficaces pour écouler les stocks excédentaires. Cela témoigne d’un engagement envers les circuits courts et une consommation responsable, répondant aux attentes des consommateurs en matière de traçabilité et de soutien à l’économie locale.
Tensions au sein de la filière agroalimentaire
Les négociations annuelles entre fournisseurs et distributeurs soulignent les tensions du secteur. Dominique Schelcher note : « Ça se passe très bien avec un très grand nombre de fournisseurs qui ont envie comme nous de relancer la consommation ». Cependant, il souligne des « difficultés avec certaines grandes multinationales », révélant les enjeux de pouvoir dans la chaîne d’approvisionnement.
L’initiative « L’amour est tout près » a suscité des critiques de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), qui la considère comme un simple coup de communication. En réponse, Schelcher défend l’intégrité de la grande distribution face aux accusations de non-respect de la loi lors des négociations commerciales.
Perspectives pour le pouvoir d’achat des consommateurs
L’avenir des prix dans la grande distribution suscite de nombreuses interrogations. Dominique Schelcher se montre prudent : « Pour l’année prochaine, il s’attend à une ‘stabilité globale’ des prix, mais pas de ‘déflation’ pour autant ». Cette projection suggère un apaisement de la pression inflationniste sans promettre une baisse généralisée des tarifs.
Cette stabilisation pourrait apporter un certain soulagement aux consommateurs après des années de hausses successives. Toutefois, les enseignes doivent concilier maîtrise des prix, qualité des produits et soutien aux producteurs locaux. Cet équilibre délicat façonnera le paysage de la consommation dans les mois à venir.
En conclusion, la grande distribution en 2025 navigue entre stabilisation des prix, soutien aux producteurs locaux et tensions dans la filière agroalimentaire. Les décisions prises aujourd’hui influenceront durablement le marché et la consommation, avec l’objectif de répondre aux attentes des consommateurs tout en soutenant l’économie locale.
