Une récente enquête menée par 60 Millions de consommateurs a mis en lumière des préoccupations majeures concernant la sécurité alimentaire des conserves de thon en France. Les résultats révèlent que certaines marques contiennent des niveaux de mercure bien au-delà des seuils autorisés, posant ainsi des risques pour la santé des consommateurs.
Contamination au mercure: des taux alarmants
L’étude, publiée en février 2025, a analysé 148 échantillons de thon en conserve vendus en Europe. Tous les produits testés contenaient du mercure, et 10% dépassaient la limite légale de 1 mg/kg. Des marques comme Petit Navire, Cora, Carrefour Discount, Saupiquet et Pêche Océan ont été identifiées comme particulièrement concernées, certaines boîtes affichant des taux allant jusqu’à 3,9 mg/kg.
Petit Navire a contesté ces résultats, affirmant que ses propres contrôles n’ont jamais révélé de tels niveaux. Cependant, les données de l’enquête incitent à la prudence lors de l’achat de thon en conserve.
Pourquoi le thon accumule-t-il autant de mercure?
Le thon, en tant que grand prédateur, accumule du mercure en consommant des poissons plus petits déjà contaminés, un processus appelé bioaccumulation. Les thons plus âgés et ceux pêchés dans des eaux profondes et polluées, notamment en Asie et en Inde, sont particulièrement affectés.
L’étude a également révélé des différences significatives entre les produits d’une même marque selon leur lieu de distribution. Par exemple, les conserves de Petit Navire vendues chez Lidl présentaient des niveaux de mercure bien inférieurs à celles vendues ailleurs.
Comment choisir son thon sans risque pour la santé
Bien qu’aucune conserve ne soit totalement exempte de mercure, certaines marques offrent plus de sécurité. Les produits de Monoprix, Casino (thon blanc germon) et Phare d’Eckmühl contiennent généralement moins de 0,3 mg/kg de mercure. Pour limiter l’exposition, il est conseillé de :
- Privilégier des espèces moins contaminées comme le thon listao ou germon.
- Vérifier l’origine géographique du poisson sur l’emballage.
- Diversifier les sources de protéines pour éviter une consommation excessive.
Cette affaire relance le débat sur les normes européennes, avec des appels à un renforcement de la réglementation et à un étiquetage plus transparent.
Vers une industrie plus responsable
L’alerte lancée par 60 Millions de consommateurs pourrait inciter l’industrie des produits de la mer à adopter des pratiques plus transparentes et responsables. Les consommateurs, mieux informés, exigent désormais une meilleure qualité et transparence de la part des fabricants.
Le thon en conserve reste un aliment nutritif, riche en protéines et en oméga-3, mais sa consommation nécessite une vigilance accrue. En combinant informations scientifiques et choix éclairés, il est possible de continuer à l’apprécier sans risquer sa santé.
Cette situation soulève une question fondamentale: les industriels transformeront-ils cette crise en opportunité pour améliorer leurs standards de qualité et regagner la confiance des consommateurs?
