La Corse lance une initiative inédite pour réduire le nombre d’armes à feu sur son territoire. Du 28 avril au 4 mai 2025, une amnistie temporaire permettra aux détenteurs d’armes non déclarées de les remettre aux autorités sans risque de poursuites.
Une Amnistie Temporaire pour les Armes en Corse
L’opération « Déposons les armes » se déroulera dans les deux départements corses, offrant une chance unique aux habitants de se défaire légalement de leurs armes non déclarées. Entre 9h et 17h, les individus peuvent se rendre dans une brigade de gendarmerie ou un commissariat pour déposer leurs armes. Une pièce d’identité sera requise, mais aucune sanction ne sera appliquée, et la démarche est gratuite.
Il est important de noter que cette amnistie ne couvre pas les engins de guerre, tels que les obus et grenades, ni les explosifs qui nécessitent un traitement sécurisé.
Contexte de la Prolifération des Armes en Corse
La Corse connaît un taux de détention d’armes exceptionnel en France, avec environ 350 armes pour 1000 habitants, contre une moyenne nationale de 150. Cette prévalence est liée à des traditions culturelles comme la chasse, qui est très répandue sur l’île, avec plus de 17 000 permis délivrés, représentant 5% de la population.
De plus, le tir sportif est également populaire, avec 6 000 licenciés, ce qui en fait le deuxième sport le plus pratiqué après le football. Cette banalisation des armes contribue à leur omniprésence dans la société corse.
Les Défis de la Violence Armée
La prolifération des armes a des conséquences dramatiques. Depuis le début de l’année, la Corse a enregistré sept homicides, dont six liés à des règlements de compte, plaçant la région au premier rang national en termes de taux d’homicide par habitant.
Jérôme Filippini, préfet de Corse, reconnaît les limites de l’opération : « Je ne m’illusionne pas sur le fait que les bandits qui détiennent des armes ne vont pas venir à la gendarmerie pour les déposer mais moins il y aura d’armes présentes en Corse, mieux nous nous porterons. »
Léo Battesti, fondateur du collectif anti-mafia « Maffia NO, a Vita lé », souligne que la lutte contre les armes doit aussi passer par l’éducation : « C’est un combat aussi qu’il faut mener par l’éducation, dans les écoles. »
Conclusion
L’opération « Déposons les armes » représente une première étape dans une stratégie plus large pour réduire la violence armée en Corse. Les autorités espèrent qu’elle contribuera à diminuer le nombre d’armes en circulation et à sensibiliser la population aux dangers qu’elles représentent. Cependant, au-delà de cette période d’amnistie, de nombreux défis subsistent pour transformer durablement les habitudes et la culture locale. Les résultats de cette initiative seront observés de près par les autorités et les acteurs engagés dans la lutte contre la violence.