Au cœur de la manifestation du mouvement « Bloquons tout » ce 10 septembre 2025 à Montpellier, une scène a retenu l’attention et suscité la polémique. Alors que le cortège se déployait dans le centre-ville, un petit groupe de manifestants a choisi d’avancer en arborant un drapeau tricolore. Très vite, ils ont été pris à partie par d’autres participants, qui ont vu dans ce geste un signe de récupération politique, voire une provocation.
Des tensions autour du symbole national
Le drapeau bleu-blanc-rouge, habituellement associé à l’unité nationale, est devenu au fil des années un symbole clivant dans les manifestations. Si certains y voient un marqueur de fierté et de légitimité populaire, d’autres l’associent à des mouvements nationalistes, voire à l’extrême droite.
À Montpellier, cette ambiguïté a provoqué une réaction immédiate : insultes, pressions verbales, et une volonté manifeste de faire disparaître l’emblème du cortège. Plusieurs témoins rapportent des bousculades et des slogans hostiles lancés à l’égard des porteurs du drapeau.
La préfecture et les forces de l’ordre en alerte
Selon la préfecture de l’Hérault, environ 6 000 manifestants étaient présents dans les rues de Montpellier. Les forces de l’ordre, déjà mobilisées pour contenir les débordements et disperser les groupes les plus radicaux, ont dû intervenir à plusieurs reprises, notamment par l’usage de gaz lacrymogènes et d’un engin lanceur d’eau place de la Comédie.
Mais l’épisode du drapeau a mis en lumière un point de crispation interne au mouvement, indépendant des affrontements habituels avec la police.
Un révélateur des fractures du mouvement social
L’incident interroge : pourquoi un symbole national, censé transcender les clivages, provoque-t-il de telles divisions ?
Pour certains militants de gauche, le drapeau français serait « récupéré » par des mouvances politiques contraires à leurs idéaux, et son affichage en manifestation crée de la méfiance.
À l’inverse, une partie des participants estime que le drapeau doit appartenir à tout le monde, et qu’il n’y a rien de plus légitime que de le brandir lors d’un mouvement populaire.
Cette scène illustre ainsi les tensions identitaires et idéologiques qui traversent aujourd’hui le paysage contestataire français.
Une bataille de symboles
Dans un contexte où chaque mobilisation se joue aussi sur le terrain médiatique et symbolique, l’image de manifestants français se disputant autour de leur propre drapeau est forte. Elle révèle que la rue ne se contente plus de contester le pouvoir : elle débat aussi de ce qu’est être Français, et de qui a le droit de le représenter.
Qu’en pensez-vous ?